Les chiffres du e-commerce de la Fevad : 2ème trimestre 2024

Le deuxième trimestre 2024 marque un tournant dans l'environnement économique français, caractérisé par un ralentissement notable de l'inflation. Après une période prolongée de pressions inflationnistes qui ont affecté divers secteurs de l'économie, les premiers signes d'un apaisement se font sentir. Ce changement de dynamique économique a des répercussions significatives sur les comportements de consommation et, par extension, sur le secteur du e-commerce.

Le ralentissement de l'inflation se manifeste par une stabilisation progressive des prix, offrant aux consommateurs une plus grande prévisibilité dans leurs dépenses. Cette évolution influence non seulement le pouvoir d'achat des ménages, mais aussi leurs stratégies d'achat, notamment en ligne.

Les chiffres-clés

Le secteur du e-commerce français affiche une croissance de 8,4% au 2e trimestre 2024 par rapport à la même période en 2023. Cette progression porte le chiffre d'affaires total à 42,7 milliards d'euros, soit une augmentation de 3,3 milliards d'euros en un an. Cette croissance se répartit de manière inégale entre les différents segments du marché :

• Les ventes de produits connaissent une accélération avec une hausse de 5%.
• Le secteur des services en ligne maintient une dynamique avec une croissance de 10,5%.

Cette disparité souligne la diversification du marché du e-commerce et la capacité du secteur à s'adapter aux évolutions des comportements de consommation.

Évolution du panier moyen

Le volume des transactions en ligne a connu une augmentation, atteignant 625 millions au 2e trimestre 2024, soit une hausse de 9,3% par rapport aux 572 millions de transactions enregistrées au 2e trimestre 2023. Cette augmentation du nombre de transactions surpasse la croissance du chiffre d'affaires, indiquant une tendance vers des achats plus fréquents mais de moindre valeur.

Parallèlement, on observe une légère baisse du panier moyen, qui s'établit à 68 euros au 2e trimestre 2024, contre 69 euros à la même période en 2023, soit une diminution de 1%. Cette baisse est la première diminution du panier moyen observée depuis le 4e trimestre 2021. Cette évolution pourrait refléter une prudence des consommateurs, une diversification des achats vers des produits moins onéreux, ou l'impact du ralentissement de l'inflation sur les prix.

Le développement du e-commerce

Le dynamisme du secteur se reflète dans la croissance du nombre de sites marchands actifs. On observe une augmentation de 9% sur un an, ce qui représente environ 13 000 nouveaux sites par rapport au 2e trimestre 2023.

Cette augmentation du nombre de sites pourrait contribuer à intensifier la concurrence dans le secteur, au bénéfice des consommateurs en termes de choix et de prix.

Les tendances du e-commerce

La croissance des ventes de produits

Au 2e trimestre 2024, les ventes de produits en ligne ont connu une accélération notable, avec une croissance de 5% par rapport à la même période en 2023. Cette progression marque un tournant par rapport aux trimestres précédents et s'explique par plusieurs facteurs :

1. Augmentation du nombre de commandes : Les données montrent une hausse de 10,7% du nombre de commandes de produits au cours de ce trimestre, indiquant une fréquence d'achat accrue chez les consommateurs.
2. Diversification de l'offre : L'augmentation du nombre de sites e-commerce (+9% sur un an) contribue à élargir la gamme de produits disponibles en ligne, attirant ainsi plus de consommateurs.
3. Adaptation des e-commerçants : Les vendeurs en ligne ont probablement ajusté leurs stratégies pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs dans un contexte de ralentissement de l'inflation.

La dynamique dans le secteur des services

Le secteur des services en ligne maintient une forte dynamique avec une croissance de 10,5% par rapport au 2e trimestre 2023. Cette performance s'explique par :

1. La digitalisation continue des services : De plus en plus de services traditionnels sont proposés en ligne, élargissant l'offre disponible pour les consommateurs.
2. L'évolution des habitudes de consommation : Les consommateurs sont de plus en plus à l'aise avec l'utilisation de services en ligne, que ce soit pour le divertissement, l'éducation, ou les services professionnels.
3. La résilience du secteur des services : Moins impacté par les pressions inflationnistes que les biens physiques, le secteur des services en ligne a pu maintenir une croissance plus stable.

Les performances des différents secteurs

L'analyse du panel iCE 100, qui regroupe une centaine de sites leaders du e-commerce français, offre un aperçu détaillé des performances par secteur au 2e trimestre 2024. Les ventes de Produits Grand Public (PGC) du panel iCE 100 ont enregistré une progression de 1,2% par rapport au 2e trimestre 2023. Cette croissance, bien que modeste, est significative dans le contexte économique actuel. Plusieurs éléments expliquent cette tendance :

1. Ralentissement de l'inflation alimentaire : L'impact du ralentissement de l'inflation dans le secteur alimentaire commence à se faire sentir, stabilisant les prix et potentiellement encourageant les achats.
2. Adaptation des consommateurs : Les ménages semblent avoir ajusté leurs habitudes d'achat, intégrant davantage les PGC dans leurs paniers en ligne.
3. Stratégies des e-commerçants : Les acteurs du secteur ont probablement mis en place des initiatives pour stimuler les ventes de PGC en ligne, comme des promotions ciblées ou des services de livraison améliorés.

Les secteurs en progression

Le secteur de la beauté se démarque particulièrement avec une croissance de 8%, continuant à tirer la croissance du panel iCE 100. Cette performance peut s'expliquer par :

1. La digitalisation croissante du secteur : Les marques de beauté ont investi massivement dans leurs plateformes en ligne et leurs stratégies de marketing digital.
2. L'innovation produit : Le secteur de la beauté est caractérisé par un renouvellement constant de son offre, attirant régulièrement les consommateurs.
3. Les achats plaisir : Dans un contexte économique incertain, les produits de beauté peuvent être perçus comme des achats plaisir accessibles.

Les secteurs en stabilisation

Les secteurs de la mode-textile et des produits techniques/électroménager montrent une certaine résilience, avec chacun un léger recul de 1% par rapport au 2e trimestre 2023. Cette stabilisation relative peut être interprétée comme un signe positif, considérant les défis économiques actuels. Facteurs explicatifs :

1. Adaptation des offres : Ces secteurs ont probablement ajusté leurs gammes de produits et leurs prix pour s'aligner sur les attentes des consommateurs.
2. Stratégies promotionnelles : Des campagnes de promotion ciblées ont pu aider à maintenir les ventes proches des niveaux de l'année précédente.
3. Renouvellement technologique : Pour les produits techniques, l'introduction de nouvelles technologies peut stimuler les ventes malgré un contexte économique difficile.

Les secteurs en difficulté

Le secteur meuble-décoration reste plus impacté par les arbitrages de consommation. Cette tendance s'explique par :

1. Nature des achats : Les meubles et la décoration sont souvent considérés comme des achats différables en période d'incertitude économique.
2. Effet de base : Ce secteur avait connu une forte croissance pendant la crise sanitaire, créant un effet de base élevé pour les comparaisons actuelles.
3. Concurrence du marché physique : Avec la fin des restrictions liées au COVID, les consommateurs peuvent être plus enclins à acheter ces produits en magasin.

Par ailleurs, le secteur Voyage se stabilise (0%) après plusieurs trimestres de forte hausse post-COVID. Cette stabilisation indique une normalisation du marché du voyage en ligne après la reprise initiale.

Enfin, les ventes aux professionnels (B2B) du panel iCE B2B affichent un recul de 1%. Cette baisse reflète la dégradation du climat des affaires et son impact sur les investissements des entreprises.